Chère Diane…
Ce matin à 10h, je rencontre Sandrine Wymann, directrice de la Kunsthalle Mulhouse. Discussion intéressante sur le contexte mulhousien, aussi bien socialement, géographiquement, politiquement qu’artistiquement. Ville sinistrée par l’effondrement de ses grandes industries (DMC et SACM notamment), elle compte aujourd’hui un taux de chômage élevé, de faibles recettes fiscales, mais une mixité sociale importante et un patrimoine industriel énorme à réinvestir. Sa situation géographique facilite les échanges avec la Suisse et l’Allemagne, faisant de Mulhouse une ville pleine de potentiel. Sandrine Wymann confirme mon ressenti sur la différence entre les pratiques et références artistiques suisses, allemandes et françaises. Plus poétique en France, plus formaliste en Suisse et Allemagne. Elle m’affirme également, contrairement à ce que les Français se plaisent à croire, que la France est le pays le plus procédurier des trois. Un projet de réhabilitation des friches industrielles DMC ne s’est ainsi pas concrétisé à cause des nombreux bâtons administratifs jetés dans les roues du projet.
Déjeuner avec Emilie et Matthieu, coordinateur de l’association Motoco, qui gère un des bâtiments de la friche DMC, transformé en ateliers d’artistes depuis trois ans. Poursuite de la discussion sur ce contexte très particulier de Mulhouse, puis visite des ateliers, assez chaotiques. Sur le toit du bâtiment, je me rends compte de l’étendu du site, c’est éééééénooooooooooooorme. Et vide.
Vers 15h30, visite du Séchoir, autre lieu de création et d’exposition, installé dans une ancienne tuilerie, en compagnie de Sandrine Stahl, présidente de l’association. Système économique qui semble bien réfléchi, fort soutien du propriétaire du bâtiment, mécène du projet.
17h00. Train vers Bâle. Visite de Art Basel, la partie des galeries (beaucoup moins excitant qu’Unlimited, même si découverte de quelques superbes pièces). Je retourne voir Davide Balula. Puis projection de Art Basel Film, programme sur l’art et le travail « Arbeit est schön, macht aber viel Kunst » (« le travail est beau, mais fait beaucoup d’art », détournement d’un célèbre proverbe de Karl Valentin, humoriste allemand).