Chère Diane,

Aujourd’hui, je retourne, avec mes collègues de l’atelier Vivarium, à Art Basel. Je fais le tour des box vidéos et des stands que je n’avais pas faits lors de ma première visite, je suis très contente d’avoir une deuxième journée pour continuer à explorer cette foire qui est, malgré tout le bling bling, d’une qualité artistique exceptionnelle.

14h. Discussion intitulée « Uncertainty : Curating in the global present ». Participent : Jochen Volz, allemand, curator of the next Sao Paolo Bienal, Vivian Ziehrl, australienne, commissaire et critique d’art, in charge of Frontier Imaginaries (un « multi-platform exhibition and research project ») à Jérusalem, et une artiste (dont je ne comprends pas le nom et qui n’est pas mentionnée dans le programme), portugaise mais de parents originaires de la Guinée Bissau, ancienne colonie portugaise. Ils discutent sur comment continuer à faire de l’art dans le nouveau global state of ecological, economical, political and social crisis. The question of indecency is raised. They talk about frontiers (not borders) splitting the society, postcolonial heritage, and the urgency of creating new narratives, reflecting and counterbalancing the new forms of power. Je suis choquée par une phrase de Vivian Zierhl « Shell is my favorite company ever, they refashioned the landscapes of the world ». Je m’interroge sur cette position surélevée de l’art, qui regarde le monde d’en haut sans en faire partie.
La discussion est super intéressante, mais beaucoup trop courte, les sujets sont à peine posés que le temps est écoulé. Je me dit que questionner la force critique de l’art avec un public qui appartient au 1% plutôt qu’aux 99% aurait été assez éclairant.

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19h30. Vernissage au CRAC Alsace, exposition monographique de Natalie Czech. Sur la traduction, la translation, la médiation. Passer du texte à l’image au texte à l’image. Nous discutons de l’expérience esthétique, et comparons nos vécus : qui a déjà pleuré devant une œuvre? Pour ma part, une seule expérience de ce type, Cy Twombly, Tate Modern, 2008. Plus tard dans la soirée, belle rencontre avec Audrey Pouliquen, jeune artiste diplômée de la HEAR Mulhouse, apparemment c’est THE place to be pour l’art sonore, elle est venue à Mulhouse après avoir fait son DNAP à Rennes. A rencontrer lors de mon prochain passage à Mulhouse : le collectif ÖDL (musique expérimentale), installé aux ateliers Jacques Preiss (atelier de la ville de Mulhouse).

www.cracalsace.com/fr

www.natalieczech.de

www.audreypouliquen.net