Chère Diane,

Me voilà de retour sur la route. Première étape, Mulhouse, et je commence de suite avec un rendez-vous important. Je rencontre Robert Cahen, grand vidéaste dont le travail a marqué l’histoire de l’art vidéo français. Nous discutons de l’expérience du voyage, d’images nomades, du motif du train et de celui de l’eau, de la poïésis, de musique concrète, du pouvoir révélateur du ralenti. A ma question sur la teneur politique de la production d’images lucioles à l’ère des projecteurs (en me rappelant cette belle métaphore de Pasolini), il répond que notre monde n’est pas surexposé, qu’il y a en réalité très peu d’images. Tout est question de choix de mots.
http://robertcahen.com

cahen

Robert Cahen, L’invitation au voyage, 1973, 9′

L’après-midi je rencontre plusieurs artistes de l’Atelier Mondial à Bâle, un grand complexe d’ateliers d’artistes destinés à recevoir des artistes du monde entier en résidence, situé sur le campus de la Hochschule for Kunst und Gestaltung de Bâle et le Haus der elektronischen Künste. Je discute d’accumulation, de répétition et de méditation avec Jennifer Cochrane, artiste australienne. Justin Eagle, artiste londonien, dont le travail emprunte au vocabulaire publicitaire, s’intéresse au concept philosophique du devenir et à l’étrange confusion entre nos corps, nos objets, nos maisons, tout en valorisant l’importance de la pause : take a break !
Le travail protéiforme de Quenton Miller, artiste australien mais vivant dernièrement entre Londres et Rotterdam, questionne comment le langage et notre culture cinématographique informent (« in – forment ») notre corps social et comment nos connaissances sont conditionnées par nos outils de recherche.

http://www.ateliermondial.com
http://www.quentonmiller.com/
http://justin-eagle.com/
http://www.ateliermondial.com/fr/artistes/2016/cochrane_jennifer.html