Chère Diane,

Julien Boucq a une pratique du déplacement et du décalage légers. Il prélève ou au contraire glisse des signes dans l’espace quotidien, créant des troubles à l’ordre publique discrets et subtils. Qu’il s’agisse de lâcher des ballons de baudruche isolés dans la ville, de poser des boules de papier colorés sur les intersections de carrelage, de poncer des chiens en porcelaine, de recenser toutes les rues de Lille en France, de graver un mot dans un tronc d’arbre ou de recueillir la poussière de ses vêtements, ses œuvres nous obligent de nous positionner face au réel le plus trivial.
David Leleu, qui participera aux Esquisses ce weekend, travaille quant à lui avec des images trouvées comme matière première, images dont il perturbe la lecture ou qu’il altère afin d’en questionner la matérialité paradoxale. Il passe ainsi de la peinture au dessin, puis à la vidéo et aujourd’hui même à la sculpture, creusant des piles de magazines telle une pratique du collage inversée, créant des paysages topologiques qui font cohabiter des images d’horizons divers.
Vincent Herlemont m’amène dans son atelier à Haubourdin, où il vit et travaille depuis 15 ans et où il organise également des expositions et soirées de concert. Il est d’une autre génération que moi, sans que ce soit toujours très clair si c’est d’une génération plus ancienne ou plus jeune que moi : Vincent a gardé un rapport au monde qui est spontané et enjoué comme celui d’un jeune enfant! Ses œuvres sont peuplés de jouets, de motifs colorés, de papiers peints, d’objets et meubles issus de l’univers domestique, ou, comme il préfère le dire : de l’art ménager!
http://www.assoonaspossible.fr/
http://davidleleu.com/
http://vincentherlemont.over-blog.com/