Chère Diane,

Que deux visites d’atelier aujourd’hui, je m’ennuierais presque!
Pierre-Yves Brest est photographe, bien qu’il avoue que les photographes l’ennuient souvent terriblement, et qu’il préfère les causeries avec les plasticiens. Sa pratique interroge le visible, le regard et le regardeur, le sens que le positionnement de ce dernier confère à une image. Le regard est le plus paresseux des sens mais paradoxalement aussi celui avec le plus de pouvoir. La photographie de Pierre-Yves met en lumière cette tension entre le surexposé et le non considéré, qui parfois vivent dos à dos, se frottent l’un à l’autre sans jamais se rencontrer.
Sébastien Hildebrand va creuser les images à la recherche de leurs composants élémentaires, les pixels, dont il modifie taille et forme à sa guise. Objet malléable, l’image prend forme sous ses gestes répétitifs et méditatifs, qui font s’associer les atomes pour créer un sens. Son geste se place dans le subtil interstice entre machine et humain, où l’automatisme respire l’imprécision organique. Nous discutons tout un moment des sujets que Sébastien choisit : portraits de scientifiques, bombes nucléaires, violences diverses… qui sont empreints d’une certaine évidence qui en élèverait peut-être la subversion poétique.
http://www.pierreyvesbrest.com/
http://www.sebastienhildebrand.fr/