Afin de remercier toutes les personnes – artistes, curateurs, enseignants, professionnels de la culture… – rencontrées pendant ces trois mois de résidence si riches et intenses, j’ai fait un discours performé, qui vous est tous adressé.
Reflet de mon ressenti de cette expérience intellectuelle et humaine, j’y récite la liste manuscrite de vos plus de 200 noms pendant que je monte une côte et des marches à Rennes.
En guise de conclusion de ma résidence, je te parle cette fois-ci d’un projet de correspondance qui s’appelle « Chère Camille… », que j’entretiens avec toi. Une auto-réflexion un peu tordue, me diras-tu, mais qui, en tournant son attention sur elle-même, engage ce motif circulaire que j’affectionne tant!
Je t’embrasse !
Pour ne pas trop tomber dans de la parole abstraite, je te reparle cette fois-ci à nouveau d’un travail artistique, celui de Marie Lelouche. Elle est sculpteur mais s’intéresse à la virtualité, à comment on donne corps à des données dématérialisées, comment on forme et informe des volumes, comment sont créées des situations spatiales qui tiennent compte du corps du spectateur.
J’oublie forcément plein de choses, mais ça laisse un espace de projection à compléter, et ça c’est très raccord avec le travail de Marie justement.
Après les visites d’atelier avec Qubo Gas, Franck Populaire et Galerie Rezeda, j’avais envie de te parler de l’intelligence du faire, de la bricologie. Et comme je trouvais trop court mon premier enregistrement, je t’ai fait un rajout, qui ne rajoute pas grand chose mais arrondit les angles.
Hier j’étais à une projection d’un film de Liv Schulman, La desaparicion (la disparition) de 2013, qui m’a fait penser à ton travail, et que j’avais envie de partager avec toi.
J’avais envie de te parler d’une œuvre de Thomas Teurlai, en me disant que tu convoquais dans ton travail une notion de circuit fermé et/ou de court-circuitage similaire à celle que Teurlai met en œuvre dans ses pièces.
Ayant oublié de te faire La présentation des présentations de Camille Bondon lorsqu’on s’est vus à Toulouse, je te la fais par vidéo interposée. L’occasion pour moi de me tester à un nouveau format de la parole, qui donne à voir les gestes et mimiques qui accompagnent mes mots.
Je voudrai te parler aujourd’hui d’une belle rencontre, avec Nicolas Daubanes, qui était en résidence en même temps que moi à Toulouse et avec qui on a partagé l’appartement, des repas, des bières et des moments d’échange plutôt intenses.
Comme tu aimes bien les faits concrets, voici un petit retour en chiffres de mon deuxième séjour :
Nombre d’artistes rencontrés : 54
dont artistes revus : 8
dont artistes hommes : 33
dont artistes femmes : 17
dont collectifs : 4
Nombre de commissaires / chercheurs rencontrés : 6
Nombre d’expositions visitées : 19
dont vernissages : 7 (dont 6 à Clermont-Ferrand!)
Nombre de cartes postales adressées : 22
dont cartes postales adressées à des hommes : 10
dont cartes postales adressées à des femmes : 9
dont cartes postales adressées à des collectifs : 3
Nombre de visiteurs sur mon blog : 668
dont, au jour le plus faible : 0
dont, au jour le plus affluent : 91
Ma chère Camille, cette fois-ci je te décris une performance que je t’ai déjà décrite, mais qui m’a été re-racontée par l’artiste, Benoit Sanfourche, sur les lieux de son exécution, l’Ecole des Beaux-Arts de Toulouse. Mais je suis très bavarde et te raconte plein d’autres choses aussi. Et c’est en deux parties parce que j’ai failli rater ma correspondance de train.
Je t’ai invité à mener cette conversation dans le cadre du 5ème accrochage de la commande publique Recadrée. Porte-Image. Borderouge Nord, Toulouse. 2013-2017 qui consiste en une installation photographique dans l’espace publique, avec un nouvel accrochage de photographies tous les 6 mois. Tu y opères un recadrage de tes propres images, prises au format 4/3 horizontal et dont tu découpes, prélèves un élément vertical, questionnant ainsi ta pratique photographique et tes habitudes de l’image.
Je te propose de mener une conversation qui prend le même principe de recadrage comme base. J’ai prélevé des bouts de phrases, des citations, des mots dans des textes sur ton travail et je te proposerai bien de les remettre dans leur contexte, de nous en dévoiler en quelque sorte le hors-champ, et donner à voir une image d’ensemble de ton travail.
« Le regard est le plus paresseux des sens. » (Jean-Pierre Burdin)
« Fiction » (Mari Linnman)
« La réalité ne m’intéresse pas. » (Roland Barthes)
Cette fois-ci, je ne te parle pas d’une œuvre, mais d’un geste – le ponçage – observé chez plusieurs artistes la semaine dernière : Sébastien Maloberti, Zach Mitlas, Alexandre Paulus, Marjolaine Turpin et Hervé Bréhier, récurrence qui m’a interrogée.