résidence curatoriale

Arts en résidence + la malterie + la kunsthalle + artistes en résidence + le bbb centre d'art

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08/10/2016 Chère Camille…

Chère Camille,

Après une semaine pleine de questionnements sur l’art contemporain, ses protocoles, paroles et temporalités, j’ai souhaité te parler d’une pratique qui s’extrait, ou en tout cas contourne ces préceptes ; une pratique qui se développe dans la lenteur et dans les détours de l’errance, ce qui la rend infiniment riche et subtile. Je te parle donc d’une très belle vidéo-performance de Grégory Buchert, qui s’intitule 858 pages plus au sud.

Je t’embrasse.

07/10/2016 Cher Pierre…

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06/10/2016 Chers Oodaaquiens…

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05/10/2016 Cher Grégory…

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04/10/2016 Chère Camille…

Chère Camille,

J’ai eu une longue discussion avec Martial Déflacieux d’Artistes en résidence au sujet des mots qu’on met sur les œuvres d’art. Il écrit une thèse sur les rapports entre texte et production artistique, en analysant notamment le rôle et l’impact des textes de médiation, à disposition du public dans les expositions. Il semble que les mots soient un des grands sujets de la semaine, après les Esquisses de ce week-end, ces œuvres qui « résistent » ou « échappent aux mots » (formule que j’ai utilisée dans les deux cartes postales que je t’ai adressées, sans me rendre compte de cette répétition), mes doutes au sujet de Diane et tes retours précieux sur mon écriture qui me confirment ce que je savais déjà, qu’il faut arrêter d’écrire à Diane, publiquement en tout cas. Martial est plus radical, il pense qu’il faut tuer Diane. Dramatiquement parlant. C’est vrai que j’avais songé moi-même à une sorte de mise à mort sous forme de pièce de théâtre, mais comme tout m’échappe de l’écriture de pièces de théâtre, je préfère opérer une substitution symbolique par toi, ma chère Camille. Tu es en passe de devenir mon unique correspondante.
Je t’embrasse.

04/10/2016 Chère Camille…

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02/10/2016 Chère Diane, Chère Camille…

Chère Diane, chère Camille,

Alors que j’entretiens des correspondances avec toutes les deux, il me semble que je ne vous ai jamais présentée l’une à l’autre.
Voilà donc chose faite.
Je suis arrivée à Clermont-Ferrand hier soir, à mi-chemin de mon second voyage, à la moitié de la durée totale de ma résidence. Il était donc de mise – comme la dernière fois – de me poser un certain nombre de questions sur mon écriture.
Tu sais, Diane, j’hésitais beaucoup à reprendre notre correspondance. Non pas parce que je n’apprécie pas t’écrire, mais parce que, comme Thierry de Duve le disait si justement, une adresse devant témoins se meut en prise d’otage. De toi ou de moi, ça par contre, ce n’est pas si clair.
Qu’on ne se méprenne pas : J’ai besoin de t’écrire, chère Diane. Cela m’aide (suite…)

Chers collègues…

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Cher Mickaël…

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30/09/2016 Chère Diane…

Chère Diane,

Que deux visites d’atelier aujourd’hui, je m’ennuierais presque!
Pierre-Yves Brest est photographe, bien qu’il avoue que les photographes l’ennuient souvent terriblement, et qu’il préfère les causeries avec les plasticiens. Sa pratique interroge le visible, le regard et le regardeur, le sens que le positionnement de ce dernier confère à une image. Le regard est le plus paresseux des sens mais paradoxalement aussi celui avec le plus de pouvoir. La photographie de Pierre-Yves met en lumière cette tension entre le surexposé et le non considéré, qui parfois vivent dos à dos, se frottent l’un à l’autre sans jamais se rencontrer.
Sébastien Hildebrand va creuser les images à la recherche de leurs composants (suite…)

Cher Thomas…

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29/09/2016 Chère Diane…

Chère Diane,

Julien Boucq a une pratique du déplacement et du décalage légers. Il prélève ou au contraire glisse des signes dans l’espace quotidien, créant des troubles à l’ordre publique discrets et subtils. Qu’il s’agisse de lâcher des ballons de baudruche isolés dans la ville, de poser des boules de papier colorés sur les intersections de carrelage, de poncer des chiens en porcelaine, de recenser toutes les rues de Lille en France, de graver un mot dans un tronc d’arbre ou de recueillir la poussière de ses vêtements, ses œuvres nous obligent de nous positionner face au réel le plus trivial.
David Leleu, qui participera aux Esquisses ce weekend, travaille quant à lui avec des images trouvées comme matière première, images dont il perturbe la lecture (suite…)

Chère Isabelle…

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28/09/2016 Chère Diane…

Chère Diane,

Ce matin j’ai rencontré Grégory Buchert. Son travail tourne (en rond) atour des notions d’errance, d’échec, de détours, de quête. Le motif du cercle est omniprésent, pas forcément en tant que boucle, plutôt en tant que spirale. Performatives, ses œuvres le mettent en scène en tant que saltimbanque – sorte de dédoublement de lui-même – empruntant obstinément la voie la plus complexe pour arriver à son but, pas toujours très clairement défini. (Je m’excuse, car Grégory m’a avoué que ces qualificatifs récurrents d’anti-héro le gonflaient). Ses pérégrinations dans les sous-bois du monde de l’art (il n’y a que très peu d’informations accessibles sur le net) questionnent in fine la place de l’artiste dans la société, la trace qu’il laissera, la reconnaissance (suite…)

Chère Audrey…

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27/09/2016 Chère Diane…

Chère Diane,

Mon adresse à toi commence à se trouer des voyages.
Je suis arrivée hier soir à Lille ! Je vais rencontrer les artistes de la malterie, et préparer le projet des Esquisses qui sera présenté aux Portes Ouvertes de la malterie weekend prochain. Semaine dense en vue.
Je commence mes visites d’atelier par Manon Thirriot, jeune diplômée de l’Ecole d’art de Tourcoing et qui a été sélectionnée pour le programme Starters : un accompagnement professionnel d’un an avec atelier mis à disposition à la malterie. Tout l’enjeu de sa jeune pratique de photographe sera de se questionner sur la place qu’occupe le voyage dans son travail et quel statut il a : déplacement, excursion, rencontre, marche solitaire, exotisme, prétexte (suite…)

Chère Camille…

Je te décris aujourd’hui une œuvre vue à la Kunsthalle de Bâle, Sculpture Park (Tony Smith, Amaryllis) (2006-2013) de l’artiste américaine Erin Shireff.

bisous!

25/09/2016 Chère Diane…

Chère Diane,

Aujourd’hui, dimanche, je rencontre Jacques Lopez et Audrey Pouliquen. Ils font tous les deux partie de ÖDL, un collectif d’artistes qui gravite entre arts sonores et sérigraphie et organise des concerts noise aussi bien que des résidences d’artistes. Dans le travail de Jacques, le jouet se pose comme présager d’une fin du monde en perpétuelle proximité, oscillant entre imitation naïve et potentielle arme de destruction massive. Nous discutons du concept du « même », sorte de théorie de l’évolution appliquée aux idées, développée entre autres par rapport aux pratiques sur Internet où le copier-coller, la citation et le détournement sont en effet particulièrement en vogue. Questionnant les notions d’auteur, de création individuelle ou collective, Jacques partage ses astuces de DIY avec (suite…)

Dear Max…

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24/09/2016 Chère Diane…

Chère Diane,

Aujourd’hui, je n’ai pas de rendez-vous. Les expositions à Bâle étant encore en grande partie les mêmes que celles découvertes en juin, je décide de me promener à Mulhouse. Je fais un tour à son marché si réputé – le marché du canal couvert – témoin de la richesse multiculturelle de Mulhouse, ville de province avec le plus fort taux d’immigrés (autour de 25% de la population, de 136 nationalités différentes). Juste à côté du marché s’étend la cité ouvrière de Mulhouse, construite selon un modèle architectural mettant en avant simplicité formelle et équité, le carré mulhousien. 4 familles se partagent un terrain carré au centre duquel les 4 habitations sont collées les unes aux autres, entourées de jardinets. En parcourant les ruelles (suite…)

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